12 mars 2006

 

des petits boulots qui rapportent

Deux belles âneries cette semaine qui devraient relativiser les jérémiades des hypocrites de 60 ans qui plaignent les jeunes titulaires de "petits boulots":

1. Jeudi matin à la fin de la revue de presse de France Inter, le présentateur donne la parole au rédacteur en chef de "l'Humanité Dimanche" un nouveau magazine qui sort le... jeudi (ces communistes! il faudra que quelqu'un se sacrifie pour leur dire qu'ils ne sont pas obligés de mentir sur TOUT, ça fini par se voir un peu) A la question "pourquoi un tel journal" le brillant commissaire du peuple en charge dudit journal répond:

"on a besoin d'un journal qui dise qu'avec les profits de Total cette année on pourrait financer 100000 places en crêche"

Je ne suis pas sûr qu'on ait tant besoin d'un tel journal, mais passons. Et revenons sur les chiffres: les profits de Total c'est 12 milliards d'euro divisés par 100000 cela nous met la place de crêche à 120000€ par an! Une paille!

A ce tarif là si les membres du polit-buro ont besoin d'un babysitter, qu'ils me laissent un message sur ce blog! Je m'engage à ne pas endoctriner leurs rejetons avec de la propagande pour la démocratie.

2. Le procès de la MNEF nous permet de mieux cerner les pratiques des proches de ce paragon de vertu qu'a toujours été celui qui fut premier secrétaire du PS à l'époque de l'affaire URBA.

Le député Cambadélis est soupçonné d'avoir bénéficé d'un emploi fictif payé par la MNEF (une mutuelle pour étudiants, rappelons le pour lui faire un peu honte) Total des salaires perçus: près de 100000€. La défense de ce trotskiste distingué est imparable:

D'abord il se justifie: "J'étais parlementaire et je cherchais un complément à mon salaire." Le pauvre bichon, comme on le comprend, un député ça ne touche guère que 7000€ brut par mois (plus les frais de représentation)

Et rien de l'arrête: "La proposition d'Olivier Spithakis est arrivée au bon moment. Je savais qui était qui, qui était quoi et qui était où. A ce titre, je pouvais être utile à la MNEF" Il s'apprète à publier un ouvrage intitulé "la corruption expliquée à mes enfants" ou quoi?

Dans un deuxième temps il explique avec la sincérité de l'homme engagé pourquoi il ne siégait jamais dans les conseils d'administration dont il touchait les jetons de présence: "Pour moi, militant de l'économie sociale, la mutualité sociale ne peut pas être jugée avec les yeux du CAC 40. Les conseils d'administration sont des lieux politiques, pas des jetons de présence." C'est beau d'être un rebelle! (au passage: salauds du cac40! Bien vu, il ne faut jamais perdre une tribune)

Enfin il s'abaisse à dire au tribunal quelles étaient les compétences qu'il valorisait si chèrement: Ce qui était acheté par la MIF, c'était mes quinze ans de militantisme étudiant. Je suis un des fondateurs et ancien président de l'UNEF-ID. J'ai participé à quelques manifestations comme celles que l'on voit aujourd'hui..." Quelques manifestations --> 100000€ Punaise! le CPE n'a qu'à bien se tenir, car on va être nombreux à participer à "quelques manifestations"

Conclusion: vive les petits boulots et le militantisme étudiant !

PS: Je reviens pour finir sur les cocos et les places en crêche. Quel égoïsme tout de même! Il aurait pu dire "avec les profits de Total on aurait pu financer l'éducation de 10 millions d'enfants du tiers monde" mais non ce vautour préfère payer des crêches trois étoiles aux enfants de français avides de profits qui pourront ainsi travailler sans se soucier de leur progéniture.
L'avant-garde du prolétariat serait-elle polluée par les valeurs bourgeoises?


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